Skream! – L’interview de SCANDAL sur “Line of sight”

“Le dernier MC de HARUNA à Paris nous a refait penser à ces quelques mois, et nous avons réalisé que nous adorons cela même si c’est dur, et que pour cette raison, nous ne pouvons pas nous arrêter.” – RINA

SCANDAL va sortir le single Line of sight, sa première sortie en un an depuis l’œuvre précédente MIRROR. Le morceau éponyme est la chanson thème du jeu d’arcade de cartes “Mobile Suit Gundam Arsenal Base LINXTAGE”, et est déjà disponible sur les plateformes de streaming. C’est le premier morceau rock du quatuor depuis longtemps, quatuor qui ne cesse d’évoluer et de s’approfondir, tout en gagnant en légèreté et en liberté. En repensant à la tournée mondiale de l'année passée, qui a également servi de scène pour le SCANDAL “Documentary film MIRROR” sorti en février, nous avons demandé aux membres comment elles sont arrivées jusqu’à ce point, et quelles pensées sont allées dans ce morceau.

C’est parce que nous sommes si honnêtes que nous avons tendance à pleurer en parlant de nous-mêmes.

— Reparlons de la tournée mondiale de l’année passée, qui a été incluse dans le SCANDAL “Documentary film MIRROR” sorti en février. De quel genre de tournée s’agissait-il ?

MAMI : Comme nous avions l’habitude d’aller à l’étranger chaque année, pouvoir jouer hors du Japon est devenu une partie intégrante de nos activités. Puis la pandémie est arrivée. Bien-sûr nous ne pouvions pas jouer au Japon pendant longtemps, et nous ne pouvions pas non plus aller à l’étranger, mais il y avait quand même des gens qui nous ont longtemps attendues. Alors nous étions heureuses d’enfin pouvoir y aller, et nous avons à nouveau réalisé que c’est indispensable d’y aller afin de ressentir les voix, les expressions et l’enthousiasme des publics à l’étranger en concert.

RINA : C’était une année de dur labeur, et cette tournée nous a donné un fort sens de l’accomplissement. Nous avons recommencé à faire les activités que nous considérions comme acquises jusqu’ici, alors en imaginant que chaque concert pourrait être notre dernier, nous avons pu chérir chacun d’entre eux plus que jamais. Même nous ne savions pas quel genre d’images en sortirait, mais la caméra a filmé chaque moment – dans les hôtels, dans les loges, durant les déplacements – alors l’entièreté de la tournée mondiale a été capturée en détails précis dans le documentaire, et nous pensons que nous avons créé une belle œuvre.

— Il est vraiment rempli de moments authentiques qui se sont produits tels quels.

RINA : Les concerts, bien-sûr, sont tous des sentiments bruts sans déguiser le moindre mot. Ce n’était pas du tout une tournée sans accroc : nous avons dû annuler notre tournée nord-américaine sans même avoir pu en terminer la moitié, parce que nous étions toutes positives au coronavirus. Nous étions tristes et frustrées de ne pas pouvoir donner ces concerts, mais nous étions également inquiètes de l’avenir. Nous avons ressenti tellement de choses quand nous avons pensé à notre staff et aux personnes qui nous aident à l’étranger et au Japon. Cette période était remplie de moments que nous n’avons jamais vécu auparavant. Même si c’était dur, je pense maintenant que nous avons pu réaliser quelque chose de réussi.

— Qu’en est-il pour vous, HARUNA ?

HARUNA : Le fait que nous ayons pu relever le défi de tourner à l’étranger même si le coronavirus était toujours d’actualité m’a rappelé à quel point je suis heureuse d’être membre de SCANDAL, et je suis contente que nous quatre formons SCANDAL – ou plutôt, cette tournée m’a fait ressentir l’importance d’être SCANDAL à nous quatre. Nous sommes revenues avec la peur que le groupe lui-même soit infecté, et nous avions aussi peur d’aller à l’étranger, alors je ne pense pas que ce soit surprenant que nous ayons été découragées durant le mois et demi qui a suivi jusqu’à la tournée européenne. Cela dit, il y avait des gens qui nous attendaient, et c’est précisément parce que nous avons toujours chéri le fait de jouer à l’étranger que nous avons pu changer d’état d’esprit. C’était grâce à cette mentalité positive des membres que nous avons pu voyager à travers l’Europe, et ça m’a rappelé la force du groupe nommé SCANDAL.

— Et vous, TOMOMI ?

TOMOMI : Quand nous avons dû annuler nos concerts en raison du début de la pandémie, c’était la première fois que j’ai sérieusement pensé que nous risquions de ne pas pouvoir continuer à faire des concerts, et que nos activités en tant que groupe pourraient même s’arrêter. Nous vivions paisiblement jusqu’à ce moment-là, alors j’étais déprimée quand le groupe a fait face à cette crise. Mais quand nous avons finalement pu faire notre tournée mondiale, j’étais contente de savoir que nous pouvions encore être actives en tant que groupe. Nous avions également peur car la pandémie ne s’était pas encore calmée, mais quand nous avons pu repartir en tournée, nous avons à nouveau réalisé que jouer des concerts est ce que nous aimons le plus. Je suis navrée pour les gens habitant dans les régions où nous avons dû annuler la visite parce que nous avons toutes attrapé le coronavirus en plein milieu de la tournée, et cela reste une cicatrice en nous qui n’est pas encore partie. Mais maintenant qu’il est à nouveau possible [pour le public] de chanter aux concerts au Japon et que nous sentons un peu d’énergie positive venant de partout dans le monde, j’espère que nous pourrons continuer nos activités et rencontrer les personnes que nous n’avons pas pu revoir quelque part.

— Je pense que cette tournée vous a rendues plus fortes.

RINA : C’est exact. En même temps, je pense que nous pouvons désormais montrer notre vraie nature. À un certain point, nous avons commencé à penser que nous ne voulons pas juste être à cran et fortes. En tant que femmes, nous sommes fières de jouer de la musique, ce qui est important pour nous, alors nous avons toujours cherché des moyens d’exprimer un sentiment doux, plus flexible, délicat, et digne dans notre musique. Nous pouvons finalement faire les deux. Nous sommes très fortes, mais en même temps très fragiles. Maintenant, nous avons les deux extrêmes en nous et dans notre musique. J’aime ce style parce qu’il laisse un goût de nouvelle découverte.

— L’album MIRROR est une parfaite expression de cela, et bien que votre style de vie ait toujours été directement lié à votre musique, MIRROR en est l’ultime expression.

HARUNA : Notre musique a toujours pris la forme de création et de libération de sentiments véritables, et de réels modes de temps à autre, donc je pense que cela se voit déjà dans la réalité.

TOMOMI : En raison de la pandémie, nous ne voulions pas faire de morceaux sombres qui iraient avec l’ambiance, ni être irresponsables en disant que tout irait bien. C’est comme si nous avions fait un album sans connaître la bonne réponse, et sans la trouver non plus au bout du compte. Cependant, c’était comme la réflexion de notre honnête état momentané dans un miroir, alors je pense que c’était une bonne chose de faite.

— Étiez-vous anxieuses ou inquiètes des réactions ?

RINA : Nous en avons beaucoup parlé.

MAMI : Nous ne voulons pas mentir, nous ne le pouvons pas, et comme notre style musical est d’exprimer notre nature actuelle à chaque moment, nous ne pouvons pas faire autrement. Par exemple, même si nous mettons de côté les chansons que nous avons faites récemment, notre humeur aura probablement changé d’ici un an ou deux. Nous pensions que ça serait mieux si les gens écoutaient notre musique à ce moment-là et l’appréciaient, alors nous avons décidé de la sortir sans trop s’y attacher.

RINA : En fin de compte, c’était nécessaire pour nous de continuer. Je pense qu’il y a quelque chose de cool dans le fait de continuer à répondre à la demande, et nous comprenons ce qui est attendu de nous. Mais comme le groupe touche aussi à nos vies à toutes les quatre, je pense que c’est important d’être honnêtes avec notre public. Suite à ce défi, nous avons su que nous ne nous étions pas trompées quand nous avons ressenti que la réponse était meilleure qu’espérée.

— Cela a dû stimuler votre confiance, et en devenant plus libres de cette manière, je pense que la réponse au groupe s’est avérée encore plus grande.

RINA : Aucun doute à ce sujet. C’est comme si nous devenions de plus en plus libres en étant honnêtes, et que nous pouvions toujours faire tant de choses.

HARUNA : Depuis plusieurs années, nous nous sommes concentrées sur le fait de continuer à jouer en tant que groupe, alors nous avons essayé de comprendre quel genre de groupe nous devrions être afin de continuer cela pendant longtemps. Je pense que c’est important d’être honnêtes et en accord avec la manière dont les choses changent avec l’âge, et dont nous ressentons ces changements. J’ai le sentiment que nos pensées partagées sont solidement ancrées, c’est pourquoi nous pouvons maintenant nous exprimer ainsi, et pourquoi nous pouvons être un groupe.

— HARUNA, vous avez dit durant le MC du dernier concert de la tournée mondiale à Paris que vous étiez contente que vous quatre soyez un groupe.

HARUNA : Oui.

— Je pense que c’est une scène assez rare à voir, avec les trois autres membres en larmes en écoutant ces mots.

RINA : J’étais surprise car je ne m’attendais pas à pleurer autant à un concert à ce point dans notre carrière (rires).

HARUNA : Nos glandes lacrymales sont devenues plus sensibles au fil des années (rires). C’est parce que nous sommes si honnêtes que nous avons tendance à pleurer en parlant de nous-mêmes.

MAMI : Nous quatre formons SCANDAL, bien-sûr, mais j’ai aussi la sensation que nous sommes quatre personnes qui soutiennent SCANDAL. C’est très compliqué de mettre des mots dessus, mais ce n’est pas comme si nous faisions semblant, ou quoi que ce soit de ce genre. Je ne sais pas comment dire…

RINA : Je comprends. C’est à propos de nous, mais c’est comme si nous quatre sauvions le groupe SCANDAL, qui est à un pas de nos propres corps, et que nous nous permettions de continuer à le chérir.

MAMI : Il y a eu des moments où nous avons regardé SCANDAL objectivement, comme si nous étions SCANDAL, mais que nous ne l’étions pas. Donc même si nous sommes SCANDAL se tenant sur scène en train de jouer, c’est comme si à ce moment-là, nous parlions de nous-mêmes après avoir pris du recul, et c’est pour cela que ça nous a tant marqué. C’est bizarre d’en parler autant (rires), mais comme nous n’en parlons pas avec les autres, je suis contente que nous, en tant que SCANDAL, ayons pu accomplir une année de tournée à travers le monde avec MIRROR.

— Comment l’avez-vous vécu, TOMOMI ?

TOMOMI : J’ai ressenti beaucoup de choses, mais ce n’est pas un endroit facile d’accès, alors je voulais revenir et voir tout le monde à nouveau.

— Et vous, RINA ?

RINA : Il y a eu un moment où nous étions revenues au Japon pour un festival, mais il avait également été annulé, donc nous avions l’impression que rien n’allait pendant cette tournée mondiale. Mais en tout cas, les membres du groupe et notre staff avons parlé de beaucoup de choses en étant au Japon. Nous avions l’impression que si la tournée européenne n’avait été pas un succès, nous risquerions de ne pas pouvoir aller de l’avant. Pourtant, quand nous y sommes arrivées, nous étions surprises de réaliser que nous pouvions encore donner de si bons concerts. Quand nous avons pris conscience de cela alors que nous étions découragées, ça nous a fait penser que les choses ne peuvent juste pas déjà s’arrêter. Le dernier MC de HARUNA à Paris nous a refait penser à ces quelques mois, et nous avons réalisé que nous adorons cela même si c’est dur, et que pour cette raison, nous ne pouvons pas nous arrêter. C’était le moment où nous quatre étions à nouveau unies pour cela, et j’ai su que nous ne devrions pas nous arrêter d’être sur scène. Je pense encore que c’était le meilleur concert de tous les temps.

— HARUNA, aviez-vous décidé de parler de ces sentiments ?

HARUNA : Absolument pas. Si je l’avais décidé, je l’aurais préparé en Anglais (rires).

TOMOMI : Les autres MCs étaient en Anglais.

HARUNA : J’avais préparé un autre message en avance, mais d’autres sentiments sont sortis. Même si je savais que mon message ne serait pas totalement compris en Japonais, j’ai pensé qu’il y aurait des gens qui comprendraient le Japonais dans une certaine mesure. En tout cas, j’ai ressenti que je devais mettre des mots sur mes sentiments actuels, et parler sans hésitation.

— Le message est bel et bien passé.

RINA : Ouais.

HARUNA : Je me le demande. J’espère que c’est le cas.

RINA : Les fans peuvent le comprendre correctement dans le documentaire.

HARUNA : C’est vrai. Je savais qu’il serait enregistré, alors j’ai parlé en espérant que mes mots pourraient être communiqués au public plus tard, mais je pense que j’ai ressenti cela parce que nous étions à l’étranger.

— Ce qui veut dire ?

HARUNA : J’ai ressenti tant de choses qui m’étaient chères ce jour-là, comme le fait que je suis avant tout une musicienne, que j’adore jouer sur scène, ce que je fait depuis longtemps, et que la raison pour laquelle j’ai pu faire ceci sur une telle durée est parce que nous sommes toutes les quatre ensemble. C’était également important qu’autant de gens sont venus voir un groupe japonais jouer à l’étranger, alors j’ai eu l’impression de devoir mettre des mots sur cela, et j’ai voulu faire notre éloge à nouveau avec mes propres mots. Ce n’est pas souvent que l’on fait cela dans notre vie quotidienne, mais si nous ne prenons pas le temps de correctement nous affirmer de temps en temps, ça ne nous motivera pas pour l’avenir. Nous n’avons jamais osé parler de cela devant nos fans, mais peut-être que nous étions un peu plus ouvertes d’esprit parce que nous étions à l’étranger.

— Je vois. Maintenant, j’aimerais vous poser des questions sur votre nouveau morceau “Line of sight”, qui est la chanson thème du jeu d’arcade de cartes de Gundam. Avez-vous déjà regardé Gundam ?

RINA : Nous étions un peu nerveuses parce que nous ne sommes pas de ferventes spectatrices de l’anime, mais bien-sûr nous le connaissons, et nous sommes également au courant de sa longue histoire et du fait qu’il est grandement apprécié.

— Comment s’est passée la composition du morceau ?

RINA : Nous avons eu l’opportunité de rencontrer et de parler à l’équipe “Arsenal Base”. L’opinion de tous était de vouloir un morceau rock. Nous avons reçu des directions précises, tel que le timbre qu’il devrait avoir, qu’il devrait avoir un début intense etc, et à partir de là, nous avons travaillé sur ce que nous aussi, avions en tête. Quand nous avons remarqué ce qui est important pour les œuvres de Gundam, et qu’il n’y pas le concept de bien ou de mal, étant donné que l’anime dépeint la justice via chaque point de vue, nous avons pensé que c’est similaire à nos valeurs en faisant de la musique. Il y avait beaucoup de ces choses que je voulais intégrer, comme les perspectives de plusieurs angles, ou l’utilisation de mots qui ne laissent personne de côté, alors je suis contente d’avoir pu écrire des paroles après avoir écouté ce que l’équipe avait à dire.

— Supposant qu’il y avait des points en commun avec le groupe, est-ce qu’il a été facile d’écrire les paroles ?

RINA : Non, ça a pris beaucoup de temps pour les écrire (rires). J’ai également écrit des paroles qui étaient liées à l’œuvre, mais je pense que les paroles sont importantes parce qu’elles ont aussi le rôle de message du groupe, et comme l’équipe m’a laissé le choix pour l’écriture, je l’ai crue sur parole et j’ai inclus nos propres intentions. Cela revient à ce que je disais plus tôt, sur le fait que durant la tournée mondiale j’ai pensé que nous devrions nous regarder dans les yeux une fois de plus puis se tourner vers l’avenir, alors j’ai écrit des paroles avec l’intention d’inclure mes sentiments à ce moment-là. C’est pourquoi je n’aurais jamais pu écrire le début si ça n’avait pas été pour ce concert à Paris.

MAMI : En ce qui concerne la musique, j’étais à un stade de ma vie où je n’arrivais pas à écrire des morceaux rapides, agressifs. Mais quand nous avons reçu l’offre, j’étais déterminée d’y répondre. Du coup, comme je ne savais pas moi-même ce qui serait bien, nous en avons toutes parlé et avons décidé qu’une chanson avec des riffs de guitare serait bien. C’est pourquoi j’ai décidé de beaucoup en composer. J’ai balancé environ cinq ou six riffs de guitare et les ai fait écouter à tout le monde. Nous avons décidé que le riff qui est maintenant l’intro du morceau était réussi, alors j’ai commencé à composer à partir de ça. Par le passé, j’avais l’habitude de faire des démos avec la batterie et la basse incluses, puis je faisais écouter le résultat à tout le monde. Mais comme je pense que ça aurait porté à confusion et aurait été une perte de temps, j’ai laissé au choix la partie de chacune et je me suis transformée en machine à création de riffs pendant un moment donné (rires).

— Étiez-vous simplement dans une période où vous ne pouviez pas composer de chansons ?

MAMI : J’avais l’habitude d’écrire des morceaux avec les concerts en tête, et j’imaginais des scènes où tout le monde pourrait chanter, lever ses mains, et où nous pourrions faire danser tout le monde. Mais quand cela n’était plus possible à cause de la pandémie, je ne savais pas quoi faire. J’avais l’impression que je ne pouvais plus écrire de morceaux au tempo rapide et que j’avais oublié comment passer en mode agressif – ou plutôt, j’en avais perdu la capacité. C’est pourquoi j’ai demandé à tout le monde de l’aide pour terminer le morceau.

RINA : Nous l’avons terminé en discutant de choses, mais il est simple pour nous de décider ce qui est bon, et nous nous sommes toutes mises d’accord sur quoi faire. Elle nous a envoyé plusieurs types de mélodies de refrain, et nous avons rapidement décidé laquelle choisir. Nous n’avions pas peur du tout parce que nous croyons au sens de la mélodie et au talent de MAMI. Nous aimons les idées qu’elle amène. C’est pourquoi nous nous disions, “Même si elles sont toutes bien, celle-ci pourrait bien aller le mieux”, et nous avons créé la chanson parfaite.

— HARUNA, comment s’est passé le chant pour votre premier morceau rock depuis longtemps ?

HARUNA : Quand j’enregistrais le chant, je voulais vraiment chanter avec puissance. J’ai deux types de chant, haut et bas, et j’ai pensé qu’il serait cool de prendre une approche qui mettrait en avant le style bas, alors j’ai essayé de chanter avec une voix légèrement plus épaisse. Cela dit, après en avoir parlé avec les membres, j’ai pensé qu’il serait préférable de montrer une once de fragilité et de fluctuations auxquelles nous avons pensé récemment, ou que peut-être, cela donnerait au groupe un son différent de notre image conventionnelle. Cette fois-ci, j’ai chanté en cherchant une gamme de notes basses prédominantes, mais où je monte aussi jusqu'à la limite de mes deux voix. Je suis bonne à ce genre de chanson une fois que les choses sont décidées, alors je me suis beaucoup amusée pour l’enregistrement.

— TOMOMI, comment s’est passée la partie basse ?

TOMOMI : C’est tellement saturé que l’on entend pas mon jeu sur ce morceau – ou plutôt, sur les deux morceaux de ce single. Ça faisait longtemps que je n’avais pas eu un son aussi saturé sur un single, donc je pense que ça va être dur pour les gens de le jouer.

— Hahaha (rires). C’est génial.

TOMOMI : Merci beaucoup.

— Pourquoi avez-vous choisi le titre “Line of sight” ?

RINA : Quand nous avons reçu cette offre, j’ai regardé tous les épisodes de The Witch from Mercury (La Sorcière de Mercure), la saison la plus récente de Gundam. Quand on regarde l’extérieur des combinaisons mobiles, le regard se fixe aux yeux du Gundam. Bien que l’on monte à bord de la combinaison via le torse et non les yeux, on peut ressentir la puissance dans les yeux en y jetant un coup d’œil rapide. Du coup, comme la “shisen” (視線, signifiant “ligne de mire”) se situe là où l’humeur et les intentions d’une personnes sont exprimées, j’ai recherché le nom en Anglais, qui est “Line of sight”. Le mot est également utilisé pour dire “mire”, alors j’ai décidé de le choisir et d’écrire les paroles.

— Quelles émotions y a-t-il dans la face B “Vision” ?

RINA : Quand nous avons joué au “COUNTDOWN JAPAN 22/23” à la fin de l’année dernière, notre vidéographe et bonne amie de longue date, qui a filmé notre film documentaire, est venue nous voir. Quand nous parlions dans les loges, elle m’a dit, “Tu te rabaisses souvent, RINA”. Ce que je donne en tant que membre de SCANDAL est positif, et j’aimerais dire que tout ce que je fais est correct, et que je m’apprécie, aussi. Mais quand je suis seule ou hors scène, j’ai l’impression que je ne m’apprécie pas et je me frustre à me demander pourquoi SCANDAL reste au même niveau d’obscurité. Je suis qui je suis, et je ne peux rien y faire, mais quand elle m’a dit qu’elle voulait que je garde un état d’esprit aussi bon que possible quand je suis sur scène, j’étais tellement émue que j’ai écrit cette chanson au moment où nous sommes revenues du festival. C’est pourquoi je l’ai écrit comme si je me parlais, mais sans trop y penser, et comme c’est un morceau dansant, je serais heureuse si vous l’écoutiez en vous sentant bien.

— Il semblerait que vous soyez toutes ainsi, mais vous, en particulier, avez l’air de penser au groupe, RINA.

RINA : C’est exact (rires).

— C’est pour cela que vous vous demandiez si vous pourriez en faire une chanson immédiatement, ou si vous pouviez lier cela au groupe.

RINA : Je vais bien quand le groupe va bien, c’est quand je suis la plus heureuse dans ma vie. C’est pourquoi je veux aller encore mieux, et mon idéal est de toujours avoir une vision merveilleuse. J’ai écrit cette chanson avec cela en tête.

— Votre tournée (“SCANDAL TOUR 2023「unlimited UTOPIA」) commence le 7 avril [L’interview s’est déroulée avec le commencement de la tournée]. Le titre “unlimited UTOPIA” est en soi excitant.

RINA : Je suis contente. Ceci est le genre de pensée que nous avons mise dans le titre.

— Il sera également permis de chanter.

HARUNA : Nous avons nommé la tournée avec cet esprit en tête, et la setlist a également été composée à partir de cela, alors nous espérons créer une représentation live de SCANDAL récemment revigorée.

MAMI : Nous sommes stressées parce que ça fait longtemps que nous n’avons pas donné de concerts au Japon où il est permis de chanter, mais il se pourrait que nous soyons tellement heureuses que nous n’arriverons pas à jouer (rires). Jusqu’ici, nous avons deviné les réactions des gens par leurs applaudissements et expressions faciales, mais juste en ajoutant les voix des gens, ce qui communique encore mieux les sentiments, ça va rendre les concerts complètement différents. J’ai vraiment hâte d’y être.

RINA : Maintenant que chanter est “illimité”… Ou plutôt, je pense désormais qu’ajouter “unlimited” (“illimité”) était une manière d’exprimer notre espoir de pouvoir continuer à être un groupe cool même après notre 17ème anniversaire. Nous voulons que cette tournée fasse ressentir cet espoir, et j’espère que nous pourrons créer une “UTOPIE” ensemble pour que tout le monde qui viendra à la tournée soit porté par cet espoir. Comme nous allons jouer notre nouveau morceau, veuillez beaucoup écouter “Line of sight”, et venez nous voir !

TOMOMI : Comme nous avons composé la setlist en supposant que le chant serait autorisé, notre enthousiasme d’entendre les voix de nos fans est donc très apparent. C’est pourquoi nous voulons que chaque personne vienne préparée (rires).

Liens externes

  • Interview originale : https://skream.jp/interview/2023/04/scandal.php
  • Traduction en Anglais par SCANDAL HEAVEN : https://www.scandal-heaven.com/t16286-skream-scandal-s-line-of-sight-interview#784340

Gatien Sibieta |

Gatien, 21 ans – Musicen/ne autodidacte, mélomane

J'ai découvert SCANDAL le 26 mars 2020 avec Masterpiece, alors que j'avais plus que jamais besoin de la bonne humeur et de l'honnêteté émotionnelle et artistique qui fait toute la beauté de SCANDAL. Les bonnes ondes qu'elles partagent peuvent parler à tout le monde, car la frontière linguistique n'est qu'une illusion qui n'attend que d'être brisée par l'enthousiasme de fans du monde entier. Chez SCANDAL★FRANCE, nous contribuons à vous le prouver !

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