“Nous existons depuis 15 ans, et jouons de la musique tellement différente qu’on pourrait nous appeler un autre groupe. Du coup, ce n’est pas habituel que les gens continuent à apprécier notre musique actuelle même si elle n’est pas du même style que quand ils nous ont découvertes. Nous en sommes reconnaissantes.” – TOMOMI


“C’est devenu une œuvre tellement importante pour nous que nous n’aurions pas pu avancer sans.”
SCANDAL, qui a sorti son 10ème album MIRROR ce 26 janvier, fait son apparition dans la rubrique Cover Artist de FenderNews. Dans la seconde partie de cette interview, nous avons posé des questions sur le futur de SCANDAL. MIRROR, qui est rempli de différents genres de défis, semble avoir été le début d’une plus grande évolution tout en laissant d’excellents résultats.
“Nous voulons faire de la musique qui nous va bien pour pouvoir continuer à en jouer aussi longtemps que possible”
— Quand j’écoute votre nouvel album MIRROR, j’ai la sensation que vous avez encore plus repoussé vos limites en ayant toutes ces chansons variées et ces nouveaux sons. Quel genre d’œuvre pensez-vous avoir fait ?
HARUNA : Je pense que cet album nous a donné l’opportunité de réfléchir sur nous-même, probablement parce que nous avons célébré notre 15ème anniversaire pendant la pandémie. Le plaisir que nous avons à être un groupe qui s’est formé il y a 15 ans à une école de formation de danse et de chant brille une fois de plus, et c’est une œuvre solide dans laquelle on ressent notre maturité actuelle. Quand elle a été terminée, la première chose à laquelle j’ai pensé est comme nous sommes intéressantes.
— Durant le “BEST★Xmas 2021” l’année dernière, RINA a dit, “Il y a peut-être des gens qui veulent que nous jouions des chanson plus intenses, mais nous voulions faire une œuvre qui pourrait accepter les auditeurs·trices de tous genres”. Est-ce qu’accepter cela était important pour vous durant la conception de MIRROR ?
RINA : Au début, nous voulions faire de la musique qui nous va bien pour que nous puissions continuer à en jouer aussi longtemps que possible. Du coup, pour cet album, nous avons beaucoup réfléchi sur quel style de chansons correspond à nos âges actuels. En conclusion, il y a pas mal de changements de tempos et de son. Bien-sûr, nous savons aussi qu’on nous attend sur des chansons sur lesquelles nous nous lâchons et qui ont des sons saturés de guitares, mais cette fois-ci nous avons été plus égoïstes et nous voulions nous autoriser à nous défier dans une autre direction pour le moment.
— Cela nous a amené à une variété de chansons qui peut être acceptée des auditeurs·trices de tous styles.
RINA : C’est une œuvre dont nous sommes confiantes et qui communique une nouvelle manière de s’amuser en l’écoutant. Nous avons ressenti que c’était un moment crucial à traverser pour faire quelque chose qui nous est vrai, alors nous avons essayé. C’est devenu une œuvre tellement importante pour nous que nous n’aurions pas pu avancer sans. C’est pourquoi nous sommes convaincues, et que nous vous disons que cet album est amusant.
— Je suis sûr·e que chacune d’entre vous a dû surmonter un obstacle ; comment ça s’est passé ?
MAMI : En ce qui concerne la composition, j’ai essayé de conserver un tempo relativement bas. Aussi, j’avais l’habitude de faire des démos 100 % complètes, de les envoyer à tout le monde, puis de décider de comment les enregistrer. Ici, nous avons fait les chansons ensemble : j’envoyais aux membres des mémos vocaux où je chantais sur mon propre accompagnement, puis nous en parlions sur comment les arranger. Je suis sûre que beaucoup de groupes composent ainsi, mais c’était quelque chose que je n’arrivais pas à faire jusqu’à maintenant. C’est pourquoi c’était un véritable défi pour moi – ou plutôt, c’était une nouvelle manière de faire les choses.
— RINA, vous avez également essayé quelque chose pour la première fois, n’est-ce pas ?
RINA : Oui. Chaque membre a un morceau pour lequel elle a composé les paroles et la musique, et fait le chant principal. Pour ma part, j’ai composé et je chante “Kanojo wa Wave”, j’ai utilisé de la musique assistée par ordinateur pour la première fois pour l’arranger.
— C’est une chanson funk et new wave style années 80.
RINA : J’aime vraiment l’attaque funk de la guitare (rires). En l’incluant, j’ai choisi tous les composants de GarageBand, j’ai envoyé la démo assemblée comme une chanson aux membres, puis leur ai laissé jouer à leur propre manière nuancée.
— Aurons-nous à nouveau l’opportunité d’avoir des chansons arrangées ainsi de votre part ?
RINA : Si je présente quelque chose, j’aimerais lui donner du relief.
— TOMOMI, y a-t-il eu un nouveau challenge pour vous ?
TOMOMI : Nous avons travaillé avec le producteur Satori Shiraishi sur “eternal” et “Ai no Shoutai” et sommes allées une par une faire l’enregistrement au home studio de Satori. C’était tout nouveau. Étant donné que nous y sommes allées une par une, on pouvait prendre son temps si on le voulait, ou s’enregistrer immédiatement. Nous avons plutôt fait les choses avec liberté, donc c’était amusant de pouvoir faire ce qu’on voulait (rires).
— Vous chantez et avez composé les paroles et la musique de “Ai no Shoutai”. J’ai été un peu surpris·e par le chœur gospel qui intervient vers le milieu, mais j’ai trouvé ça vraiment bien.
TOMOMI : Le gospel fait partie de nos racines puisque nous l’avons toutes étudié à notre école. J’ai toujours aimé ce style de musique, donc à la composition du morceau, j’ai dit à Satori, “J’aimerais qu’on inclue un chœur ici”, ce à quoi il a répondu, “J’ai des contacts”. Quand j’ai dit, “J’aimerais bien une partie cuivres ici”, il a dit, “Je te présenterai à du monde”. Cette chanson s’est faite ainsi, par les contacts de Satori.
— Étant donné que Satori aime ce genre de son, il a vraiment dû apprécier le processus.
TOMOMI : Satori s’est aussi amusé. Parce que le chœur était composé d’étatsuniens, nous leur avons demandé d’enregistrer la partie aux États-Unis et de nous envoyer le fichier. En raison du décalage horaire, Satori les dirigeait en pleine nuit.
— HARUNA, en tant que chanteuse, je suis sûr·e que vous avez été défiée sur le chant de morceaux inédits.
HARUNA : Jusqu’à maintenant, je trouvais amusant de chanter chaque chanson comme si je chantais en tant que personnage et non en tant que moi-même. Puisque c’était une œuvre de réflexion sur nous-même, j’ai essayé de rester moi dans la chanson au lieu d’essayer de changer ma voix, même si ce n’était pas mon intention du début. Je pense que nous sommes géniales telles que nous sommes actuellement, alors je voulais terminer l’enregistrement de chaque morceau exactement comme je suis.
— Et même ainsi, les expressions sont différentes sur chaque morceau parce que vous avez gagné en expressivité en tant que chanteuse.
HARUNA : Ça pourrait bien être le cas. Si ça l’est, c’est quelque chose qui se fait naturellement.
“Je pense que l’amusement de pouvoir jouer ensemble m’a motivée à continuer à jouer de mon instrument”
— Vous allez faire une tournée mondiale, qui de mars à juin, prendra place dans des halls à travers tout le Japon, puis en juillet en Amérique du nord, et en septembre, en Europe. Veuillez nous communiquer votre enthousiasme quant à cette tournée.
TOMOMI : Nous pensons que MIRROR est un album qui va bien avec les halls. Nous voulons créer cette vision du monde en utilisant l’ambiance qu’on trouve dans les halls. En tout cas, nous avons hâte d’y être.
— Avez-vous eu un sentiment de revanche à prendre pour ne pas avoir pu donner votre tournée mondiale originale à cause de la pandémie ?
TOMOMI : La tournée ‘SCANDAL WORLD TOUR 2020 “Kiss from the darkness”’ en promotion de notre album précédent Kiss from the darkness n’a pas pu se produire. Nous n’avons pu jouer qu’un concert en livestream, et nous espérons pouvoir en jouer quelques chansons [durant cette nouvelle tournée]. Cela dit, si le nombre de cas augmente à nouveau, nous serions particulièrement inquiètes pour nos dates à l’étranger. J’espère que nous pourrons partir en tournée.
HARUNA : Nous adorerions revoir nos fans à l’étranger bientôt. Nous avons attendu longtemps. À en juger les commentaires sur les réseaux sociaux et sur YouTube, leur passion est dingue à l’heure actuelle. Bien-sûr, on veut voir quelqu’un quand cette passion est à son point culminant.
— Est-ce que les fans étrangers sont différents de ceux du Japon ?
RINA : Étant donné qu’il y a différents styles de vie et cultures pour chaque pays, évidemment, il y a beaucoup de différences, mais leurs états d’esprits sont similaires. Ils sont tous de bonnes personnes (rires). Peut-être qu’il y a quelque chose dans notre musique qui rassemble les gens partageant les mêmes passions. Nos publics sont vraiment géniaux.
TOMOMI : Je ne peux le nier. Nous existons depuis 15 ans, et jouons de la musique tellement différente qu’on pourrait nous appeler un autre groupe. Du coup, ce n’est pas habituel que les gens continuent à apprécier notre musique actuelle même si elle n’est pas du même style que quand ils nous ont découvertes. Nous en sommes reconnaissantes.
— Je pense que cela s’explique par le fait que même si votre musicalité change, chacune de vos quatre personnalités se reflète dans vos chansons et vos représentations live. Par ailleurs, il se trouve que j’ai ouïe dire que vous avez utilisé de nouveaux modèles de chez Fender récemment.
TOMOMI : J’utilise ce prototype dans le clip de “one more time”. C’est une Jazz Bass. J’ai commencé avec une Jazz Bass, donc je me suis demandée s’il y a beaucoup de gens qui m’assimilent avec la Jazz Bass. Quand on m’a demandé de créer mon modèle signature, j’ai choisi la Precision Bass, parce qu’elle allait avec mon humeur et notre musique à ce moment-là, mais j’aime également beaucoup les Jazz Bass.
— MAMI, vous utilisez une Stratocaster ?
MAMI : Oui, une Stratocaster blanche. La Strat rouge que j’utilise actuellement a un micro à simple bobinage, donc cette nouvelle guitare est un peu plus puissante pour aller avec les morceaux actuels de SCANDAL.
HARUNA : J’ai furtivement utilisé ma nouvelle Telecaster à notre concert anniversaire l’année dernière (rires). Elle a quand même les qualités de ma Tele actuelle tout en étant un peu plus puissante, et en s’adaptant à nos morceaux plus anciens.
— Cette fois-ci, nous vous avons demandé d’essayer la gamme Player Plus de Fender, sortie l’automne dernier. Pouvez-vous nous donner vos impressions sur l’apparence des instruments ?
MAMI : Celle-ci à un dégradé de couleur que je n’avais jamais vu avant, donc j’ai trouvé ça très novateur. Ça serait sympa si plus de dégradés étaient faits plus tard. C’est quelque chose de mignon à avoir exposé, et c’est unisexe – enfin, ça irait à n’importe qui.
TOMOMI : Au premier abord, je pensais que ça ressemblait à la côte ouest étatsunienne. On dirait que ça irait bien avec le style de décoration intérieure étatsunien des années 50. Le dégradé horizontal était vivifiant puisque je n’avais jamais vu quelque chose comme ça auparavant.
HARUNA : Si on l’utilise en public, ça ressortira vraiment. Je pense qu’il est facile de montrer son individualité. Quiconque l’utilisera en premièr·e sera vainqueur·e (rires).
RINA : C’est génial qu’ils aient pensé à des modèles si nouveaux. Les guitaristes doivent être enthousiastes quand de nouvelles guitares uniques sont dévoilées.
— Merci beaucoup. Pour finir, merci de donner quelques conseils aux musicien·ne·s débutant·e·s !
MAMI : Je veux que vous preniez du plaisir à jouer. Je pense qu’aimer la musique et les instruments de musique est un excellent début. Cela dit, ça serait dommage de ressentir de la frustration à cause de la difficulté de l’entraînement. Par conséquent, je pense qu’il serait mieux de d’abord se soucier du plaisir qu’on prend pour ne pas perdre cet amour de la musique.
TOMOMI : En pensant à mon cas, si j’avais commencé seule, je n’aurais peut-être pas su quoi faire plus tard. Cependant, je pense que c’était amusant d’avoir des amies avec qui j’ai commencé, et avec lesquelles nous jouions ensemble, qui m’ont motivée à continuer mon instrument. Du coup, trouvez des amis et commencez un groupe. Vous ne devez pas forcément en former un, mais avoir des amis avec qui travailler est un grand facteur dans la persévérance.
RINA : Ma sœur cadette est dans sa troisième année de collège et s’entraîne sur différentes chansons à la guitare, et il y a toutes sortes de sites où on peut trouver des guides simples pour la lecture de tablatures/de partitions. Commencer à jouer d’un instrument est devenu plus ludique ainsi, et comme les chanteurs/compositeurs sont populaires, je pense qu’il y a beaucoup de chansons amusantes à jouer et à chanter en même temps. Je veux que vous trouviez de la musique et un instrument que vous aimez tout en étant enthousiaste, et que vous appréciiez ce que vous faites.
— Et enfin HARUNA, si vous voulez bien.
HARUNA : Voyons voir. Ça serait sympa si vous jetiez un coup d’œil à la série “Start Your Journey!” sur la chaîne YouTube de Fender (rires).
— Ces vidéos avaient pour invitées les membres de SCANDAL expliquant aux débutants l’attirance de la guitare et de la basse, et comment en jouer.
HARUNA : Il y a beaucoup de guides simples que même les débutants peuvent comprendre, si je puis dire (rires). J’espère que vous pourrez apprendre différents accords en les regardant. Ce sont vraiment d’excellentes vidéos (rires).
RINA : Nous avons reçu un message sur notre émission de radio de la part de quelqu’un qui a dit qu’il·elle était devenu·e un·e fan de SCANDAL en regardant ces vidéos.
HARUNA : Ça m’a fait penser qu’il y a vraiment des manières diverses et variées de découvrir quelque chose.
Liens externes :
- Article original : https://fendernews.jp/cover-2022-scandal-2
- Traduction en Anglais par SCANDAL HEAVEN : https://www.scandal-heaven.com/t15819-fender-cover-artist-scandal#779736